samedi 12 mars 2011

Coutumes et traditions à Constantine

  • Autrefois, la veille de l'Achoura, on préparait généralement une Chakhchoukha m'fèrmsa au poulet. Après le repas, toute la famille se réunissait pour la veillée. On étendait une grande nappe puis on servait dans des plateaux pêle-mêle des dattes, des figues, et bien d'autres fruits secs qu'on grignotait pendant toute la soirée.
  • Le lendemain, les enfants allaient de maison en maison en chantant. Des portes généreuses s'ouvraient et des petites mains, souvent bleuies par le froid matinal de Constantine, se tendaient : alors il pleuvait sur ces petites menottes quémandeuses des noix et des noisettes bien grasses, des dattes blondes, des cacahuètes odorantes, des bonbons dans leur papier argenté et des caramels dorés comme le miel. Toutes ces bonnes choses avaient vite fait de disparaître dans les poches et les petites gibecières qui se gonflaient au fur et à mesure du parcours. Mais avant de s'en aller, les enfants en chour chantaient pour remercier leur bienfaiteur : « Héddi dar sidna koul' âm é'dzidna ! », ce qui veut dire à peu près : «C'est la demeure de notre seigneur et que Dieu fasse que chaque année elle nous en offre davantage ! ».
  • Mais si, après avoir vainement toqué, portes et fenêtres restaient closes, les bambins entonnaient de leur voix criarde une chanson quelque peu revancharde : « Héddi dar bom-bom kharayine filbrom » ce qui peut se traduire à peu près ainsi :
  • « C'est la maison de bom-bom où l'on fait ses besoins dans les chaudrons ! »
  • Puis les gamins s'éloignaient de ces portes muettes, fredonnant déjà une autre rengaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire